Accords mets&thés Au Crocodile de Strasbourg

Phileas était de sortie en ce soir d’avril et avait décidé de se faire plaisir dans un des meilleurs établissements de Strasbourg ; Au Crocodile. Mais pas sans une petite idée derrière la barbe… Ce restaurant emblématique de Strasbourg propose une alternative originale à la traditionnelle route des vins : une route des thés… Accords mets&thés vous dites ? Il n’en fallait pas plus pour que notre Phileas signe de suite et s’engage d’un pas ferme pour cette promenade gastronomique arrosée, de thé, donc.

Noix de Saint-Jacques cuites en vapeur douce, concentration de topinambours et truffe noire.

Thé noir Lapsang Souchang

Le Lapsang Souchang est un thé noir de Chine produit dans la province de Fujian. La feuille est séchée sur du bois de cèdre ou de pin, roulé et oxydé. Ensuite, le thé est « fumé » dans un panier de bambou au dessus d’un feu de d’épicéa ou de cyprès. Le Lapsang Souchang est sans doute l’un des thés au goût le plus marqué. Souvent associé aux plats épicés ou salé, le Crocodile avait choisi de le servir avec un plat de Noix de Saint-Jacques accompagnées d’une concentration de Topinambours et de truffe noire. Une association bienvenue entre le côté terreux du légume et de la truffe et le goût boisé et fumé du thé noir. Je sens poindre une petite inquiétude dans vos yeux : oui, mais qu’en est-il de la noix de Saint-Jacques ? Il est vrai que le topinambour, la truffe et le Lapsang Souchang sont tous trois relativement marqués en goût. Pourtant, le coquillage ne disparaît pas. Le goût reste bien présent dans une association terre/mer intéressante.

Sandre poché, mousse d’amandine fermentée et extraction de choucroute

Thé Sencha Vert au Yuzu glacé

Après l’entrée aux accents terre/mer, place au poisson et à une note de fraicheur. Le sandre poché est servi avec un thé Sencha Vert au Yuzu glacé (le thé, pas le Yuzu). L’agrume japonais est plutôt discret dans l’infusion et c’est tant mieux pour qui apprécie la subtilité du Sencha vert. Mais sa petite touche acide se marrie particulièrement bien avec le poisson. On s’en doutait, voilà qui se vérifie. Le plat prend des accents du terroir alsacien (extraction de choucroute oblige me direz-vous). Le Sencha vert avec cette pointe d’agrume lui apporte une touche de légèreté et de fraicheur exotique. Une jolie réussite donc que ce plat de poisson accompagné de thé glacé au Yuzu. Et peut-être une idée à garder dans un coin de votre tête pour surprendre vos invités ?

Agneau de l’Aveyron dans l’esprit d’un baeckeoffe, le filet rôti et la carotte en textures.

The Noir Earl Grey

La pièce maitresse en ce week-end de Pâques mettait à l’honneur l’agneau de l’Aveyron à la façon baeckeoffe. Ce plat est une spécialité alsacienne. Littéralement « four du boulanger », il s’agit de viande et de légume marinés où Riesling, clou de Girofle, Laurier, ail et baie de Genièvre ont la part belle. Si vous avez l’occasion lors d’une virée en Alsace… mais ne nous égarons pas.

Le plat proposé par le Crocodile n’avait du Baeckeoffe que des accents. L’agneau a régalé Phileas bien sur, mais la carotte en textures l’a transporté loin des cultures de théiers auxquelles il est habitué. La carotte fondante sous les pétales croquants juste comme il faut… On en oublierait presque le thé servi en accompagnement. Il faut dire que le thé noir Earl Grey apportait peu ici à la dégustation. Tout au plus constituait-il un accompagnement agréable. Il nous a suivi pour l’assortiment de fromage. Et cette fois aussi, la qualité des produits dans l’assiette ce suffisait à elle-même.

Une première pour notre Phileas que ces accords mets&thés. Bien sûr, il a eu l’occasion de goûter moult pâtisseries à l’occasion d’un thé à la menthe ou d’un Afternoon Tea et toujours avec plaisir. Mais en accompagnement de plats gastronomiques, jamais encore. Et c’est une agréable découverte. Un rapide tour sur la toile permet de constater que le concept n’en est encore qu’à ses balbutiements. Au pays où le vin est roi, peu étonnant. Pourtant, quelques établissements en on fait leur spécialité et feront peut-être l’objet d’une escale gourmande de notre épicurien préféré.

Pour ne rien vous cacher…

Nous n’avons pas été totalement honnête dans l’énoncé. La route des thés proposée par le restaurant est en fait « une route des jus et des thés ». Une précision importante si vous vous demandiez surement et à juste titre ce qui avait bien pu accompagner le premier plat et le dessert… Fin du suspens donc : le foie gras était accompagné d’un jus de raisin muscat tandis que l’association poire et vanille se dégustait avec un jus de Poire… à la Vanille. Mais c’est un blog sur le thé n’est-ce pas ?

 

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