Comme vous le savez sans doute, la Chine est le plus gros producteur de thé au monde. Elle constitue donc une destination de choix pour un globe-trotter du thé comme Phileas. Il y a tant à en dire qu’il faudrait y consacrer plusieurs épisodes: « Phileas et l’Empire du milieu ». Ils narreraient ses longues balades dans les plantations de théiers ou ses conversations interminables autours d’une toute petite tasse de thé qui ne se désemplit jamais. Ils raconteraient encore une initiation à la préparation traditionnelle du thé dans une petite échoppe de la banlieue de Shenzhen. Une autre fois, surement… Aujourd’hui, notre histoire met en scène un œuf et du gingembre. Inutile d’en dire plus pour le moment.
Où l’œuf au thé noir constitue un suspect idéal
Je sens que je vous ai troublé et le titre de ce petit chapitre n’arrange rien à l’affaire. Mais vous allez comprendre…
Après deux jours dans la folie de Shenzhen, Phileas a besoin d’air. Escorté de quelques amis locaux, il part donc à la découverte de cette belle région de Guangdong. Après s’être baladé dans les plantations de théiers, ces hôtes l’emmènent à l’OCT East Shenzhen pour s’y restaurer. L’endroit n’est pas particulièrement réputé pour sa gastronomie. Mais pour un touriste toujours en quête d’expérience, l’inattendu est au rendez-vous.
Et c’est ainsi que devant l’étal d’un restaurant, Phileas tombe nez-à-nez avec des œufs noyés dans un énorme bocal de liquide marron. On rapporte à Phileas que se sont en fait des œufs marbrés au thé noir. Le principe est simple et ingénieux. Il s’agit de faire cuire des œufs durs, d’en craqueler légèrement la coquille puis de les cuire dans un mélange de thé noir de Chine, de sauce soja et de diverses épices. Bien sur, Phileas se laisse tenter et, sans surprise, il apprécie. Après cet interlude gustatif, il est temps de rejoindre Shenzhen pour le vol retour. C’est là que les choses se corsent un peu et que le cadre bucolique laisse place au… moins bucolique.
Où une infusion de coca et de gingembre porte secours à Phileas
L’heure sonne donc pour Phileas du dernier diner à Shenzhen avec ses hôtes avant le départ. Mais catastrophe, une invitée surprise surgit de nulle part. De celle qu’on ne veut pas voir, la méchante fée au baptême d’Aurore, le thé trop infusé, le cheveu dans la soupe : la nausée. Des années à bourlinguer, à goûter tout et parfois n’importe quoi, Phileas pensait en être préservé. Et pourtant, face à ses hôtes il ne fait plus le malin. Mais en Chine, un problème de cet ordre trouve souvent sa solution dans une infusion.
Le maître des lieux se lance dans une décoction à base de coca et de gingembre. La boisson est très chaude, trop sucrée et bien épicée. C’est loin d’être un régal mais aux grands maux… Phileas aura fait l’impasse sur son dernier repas chinois (mais il reviendra, c’est sur). Il laissera en revanche sa nausée sur place et repartira dans ses bagages avec une recette d’infusion contre le mal de cœur diablement efficace.
Est-ce l’histoire d’un faux procès fait à un œuf marbré délicieux ? L’histoire ne le dit pas. Elle raconte en revanche qu’une infusion de coca et de gingembre a fait des miracles – bon à savoir.