Le thé à la menthe sous la khaïma

Le thé à la menthe fait tellement partie intégrante de l’art de vivre et de la tradition d’accueil dans les pays du Maghreb que nous sommes pas loin de penser que sa recette est ancestrale. Cette dernière pourtant est relativement récente. Confection, ustensile et cérémonial se sont enracinés dans cette région en deux petits siècles seulement. Le temps d’ériger le thé à la menthe en breuvage incontournable bien au-delà du Sahara…

La petite histoire (récente) du thé à la menthe

 Le thé fait une incursion tardive dans les pays du Maghreb. La faute a une route du thé qui ne traverse pas encore le désert de Libye. Si la cour du Sultan Mulai Ismail goûte le thé dès le XVIIe siècle, il faut attendre plus d’un siècle de plus pour que le reste de la population découvre ce breuvage. La Compagnie Britannique des Indes orientales y voit un marché potentiel bienvenu après l’arrêt des relations commerciales avec les pays slaves.

La population du Maroc est la première servie par l’intermédiaire de ses ports de Mogador et de Tanger. Habituée à consommer la menthe en infusion, elle fait un accueil très favorable au thé vert. Elle remarque en effet qu’il se marrie très bien à la menthe. Et c’est le début d’une sucess story portée par les nomades dans tout le Maghreb.

Le thé à la menthe: tout un art

 La recette du thé vert à la menthe est a priori très simple : du thé vert, de la menthe verte, du sucre et bien sur de l’eau chaude. Certes. Mais il y a le thé à la menthe que l’on prépare sur le pouce dans la chaleur de l’après-midi et celui que l’on déguste dans les règles de l’art à l’ombre d’un arganier.

Le secret d’une infusion parfaite

 La théière doit d’abord être rincée à l’eau bouillante. On place ensuite ses feuilles de thé dans le filtre et on les « nettoie » en versant un peu d’eau bouillante dessus. Ce procédé permet de retirer un peu de l’amertume du thé. Après avoir jeté cette eau, il est temps d’ajouter les feuilles de menthe et le sucre dans la théière. Il ne reste qu’à remplir d’eau bouillante et laisser infuser 3 À 5 minutes. Vous pourriez vous arrêter là, mais vous êtes perfectionniste. La suite est donc pour vous…

Afin d’oxygéner l’eau, il faut remplir un verre que l’on vide aussitôt dans la théière. L’opération peut-être répéter trois ou quatre fois. La dégustation détermine ensuite si le temps d’infusion est suffisant ou s’il faut ajuster la quantité de menthe ou de sucre.

Le service du thé à la menthe

L’art de servir le thé à la menthe

Le souci de l’oxygénation de l’eau régit également l’art du service du thé à la menthe. Parfois assez spectaculaire, le service du thé fait partie intégrante de la tradition, et de la recette. La théière est placé au-dessus du verre, aussi haute que possible pour rester précis.  Ainsi, le thé s’oxygène et se pare d’une petite corolle de mousse caractéristique. Il est d’usage de laisser les feuilles s’infuser. Ainsi, le thé devient plus fort et plus amer au fil des services.

Le thé à la menthe… mais pas que

Le thé vert sous la Khaima

 Le thé vert n’a pas le même goût suivant la région où il est préparé. Il est d’abord plus ou moins fort selon les régions. En, où l’on consomme peu de café, on l’apprécie corsé.

Par ailleurs, la menthe se raréfie en hiver. Il n’est pas rare alors qu’elle soit remplacée par de l’absinthe. Certes, ça n’est plus du thé vert à la menthe, mais ça vaut le coup de l’évoquer et surtout de goûter… Les Berbères quant à eux agrémentent leur breuvage de plusieurs plantes endémiques de leurs contrées. Les montagnes berbères recèlent en effet quelques plantes mystérieuses dont seuls les autochtones ont le secret…

Découvrez le thé vert à la menthe et sa variante avec des morceaux de fraise chez Phileas Lounge.

 

 

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